Egalité, différences, discriminations
1. Racisme, sexisme, handicap… facteurs d’exclusion
La Constitution française affirme et garantit l’égalité juridique entre tous les citoyens. Ce principe figure même dans la devise de la République : «Liberté, égalité, fraternité». Ne pas la respecter serait contraire à la loi.
Des mesures garantissent une égalité de traitement entre les citoyens et évitent l’exclusion de certains. Tout propos ou comportement raciste ou homophobe (refuser l’entrée d’un lieu, un emploi, un logement) est passable de sanctions pénales. Les handicapés disposent de postes réservés dans certaines entreprises publiques ou privées et les services publics sont tenus d’aménager des équipements permettant leur accessibilité aux personnes à mobilité réduite. Quant aux femmes, elles affrontent encore des attitudes sexistes.Pour autant, cette égalité de droit n’empêche pas qu’il y ait entre Français des différences économiques, sociales, culturelles et religieuses, souvent à l’origine de nombreuses inégalités. Les idéaux républicains incitent à lutter contre ces inégalités et non à les creuser en pratiquant des discriminations.
2. Les inégalités homme-femmes
Selon la Constitution, les hommes et les femmes sont égaux devant la loi. Pourtant, les femmes ont attendu 1965 pour avoir le droit de travailler et d’ouvrir un compte en banque sans l’autorisation du mari, 1970 pour exercer l’autorité parentale, 1992 pour voir une loi punir les violences et le harcèlement sexuel. Depuis juin 2000, une loi sur la parité entre les hommes et les femmes favorise leur représentativité dans les mandats électoraux en instituant des quotas de candidatures féminines pour certaines élections.
Malgré tout, de nombreuses différences persistent. Les femmes connaissent un taux de chômage plus élevé et une durée de chômage plus longue, travaillent plus souvent à temps partiel, ont un accès moindre aux postes d’encadrement (1/10e seulement des dirigeants de grandes entreprises) et ont des salaires inférieurs de 24% en moyenne. Travailleuses pauvres, chef de familles monoparentales, les femmes sont de plus en plus exposées en France à la précarité. Quant à leur représentativité politique (nombre de maire, de députés) elle reste faible.
3. La discrimination positive
Le principe de la discrimination positive est un paradoxe, la discrimination étant plutôt perçue comme négative. De plus, il s’oppose à la Constitution dont le préambule reprenant la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen « sans distinction d’origine, de race ou de religion ». Ainsi, en instituant des places ou des postes réservés à certaines catégories de personnes victimes de discriminations, l’Etat créerait lui-même une situation inégalitaire entre les citoyens.
Pourtant, il faut permettre l’accès au logement ou à l’emploi (surtout de cadre) des personnes issues de minorités visibles ou de la diversité. Le CV anonyme, par exemple, est-il suffisant pour aider les candidats originaires du Maghreb, d’Afrique noire, voire des DOM-ROM, à passer le cap de l’embauche et obtenir un CDI ? Car la consonance des certains patronymes, l’accent ou la couleur de la peau demeurent des handicaps au pays des droits de l’homme. Rendre la société française plus égalitaire sans diviser davantage les Français ni alimenter le communautarisme, là est le défi.